Phénoménologie du langage et énonciation

Résumé

Une théorie de l’énonciation sémiotiquement informée demande une affirmation radicale des thèses phénoménologiques concernant l’engendrement du discours. De même, une sémiotique de la subjectivité ne saurait se passer d’une prise en considération de la dimension intersubjective qui forme, d’un point de vue phénoménologique, l’instance constitutive du sens du monde. Sur la toile de fond d’une théorie de la signification toujours en retrait, de nos jours, sur cette prise de position fondamentale, cet article se propose de montrer que la théorie de l’énonciation reste tiraillée entre une perception égologique de la production du sens, d’une part, et une conception résolument intersubjective, de l’autre. On suggère en conclusion qu’une conception à proprement parler intersubjective de l’engendrement du sens se doit d’enrichir la théorie de l’énonciation d’une véritable approche de l’altérité qui autoriserait la description des intentions communicatives à partir d’une intentionnalité transcendantale sous-jacente.